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Mon livre

Extrait 1 : Postface de Théo Peeters

« Invitation à une seconde lecture… »

Au fil de nos nombreuses et riches correspondances, Élisabeth Émily m’a fait, en quelque sorte, une nouvelle promesse d’écriture. Je ne lui en tiendrai pas rigueur si elle ne trouve pas la force d’aller jusqu’au bout de cette démarche, mais je souhaite néanmoins vous présenter un extrait de son « second livre » dont elle m’avait fait part en toute exclusivité ! Il m’a vraiment fallu jouer stratège pour la convaincre de vous soumettre ce texte ci-dessous tant elle craint d’être jugée pour ses aveux.
Si j’ai tant insisté auprès d’elle, c’est, je l’avoue, parce que je ne connais aucun texte qui, en si peu de mots, traduise aussi bien ce qu’est « être Asperger à l’intérieur » et défende autant la richesse de la neurodiversité :

« De mes dix ans à mes trente ans, plus de dix professionnels en tous genres ont croisé ma route. Je leur ai confié mon sentiment d’être “loin” et l'intimité de mes pensées, même les plus honteuses et les plus effrayantes… Je leur ai confié une “folie” que ma propre mère n'a jamais soupçonnée tant je l'ai tue, de peur qu'elle soit découverte et d'être alors “mise en examen”.
Je n'ai jamais eu de réponse à mes questions. Ce que j’étais n’avait pas de Nom, ou s’il y en avait un, dans le meilleur des cas on l’appelait “traumatisme”. Je ne me sentais pourtant ni “traumatisée”, ni “abusée”, ni “dépressive”. Non, je me sentais juste “différente”, “étrangère”, et seule. Ce qui m’effrayait par-dessus tout, ce n’était pas tant le sentiment de solitude en lui-même, mais ce même sentiment tandis que j’étais pourtant au milieu des autres. Alors, quand l'angoisse ne pouvait plus être supportable, il m'a parfois semblé que la seule solution qu'il me restait pour pouvoir continuer à vivre, c'était justement de me “tuer”, symboliquement.
Je n'avais ni lieu pour “être”, ni semblables pour me reconnaître, alors il a fallu jouer le plus grand rôle de théâtre de toute ma vie : celui de ne pas être ce que je suis vraiment. Exister, c'était devenir invisible, c'était “devenir une autre”.
J’ai mis du temps, mais j’ai appris. J’ai appris à ne pas trop rire, à ne pas trop pleurer, à ne pas trop aimer, à ne pas trop parler… Je me suis effacée, camisolée, édulcorée, soumise… Je me suis (re)niée, oubliée, désaffectée… Tout pour ne plus être celle que l’on définissait sans cesse comme un être “bizarre”, “étrange”, “dans son monde”, voire “non fréquentable”… Je suis devenue “vous” pour ne plus avoir peur d’être “moi”. À force d’observation et d’erreurs, je suis devenue “normale”, terriblement normale, même si je crains encore souvent de faire un écart incontrôlé qui me trahisse et me mette à découvert.
J'avais “disparu”… jusqu'à ce que je donne la vie à mon tour, à un enfant qui allait traverser ce que j'ai traversé. Lorsque mon fils a eu trois ans, j'ai lu ses yeux, et j'ai lu son cœur. Il a fait rejaillir en moi des émotions et des sentiments enfouis. Puis j'ai vu l'acharnement du monde autour de lui à le définir comme un “enfant malpoli et mal élevé”. Ils allaient le rendre fou à son tour.
Le monde nous a demandé de choisir entre “exister autrement” ou “ne plus exister du tout”. Ce choix, j’ai dû le faire. Louis ne le doit pas. Il doit pouvoir exister, pleinement, ni autrement, ni en silence.
Mais je suis heureuse dans ma vie, et pour rien au monde je ne voudrais “changer de peau” tant je connais nos richesses et tant je suis fière de mon combat.
Et si j’écris, depuis toujours, c’est pour maintenir un tant soit peu en vie mon indicible et mon invisible “moi”. Les mots deviennent ma voix, mes yeux, mes émotions, mes rêves… À défaut d’être un jour vue par l’autre telle que je suis vraiment, j’écris au moins pour ne pas faire semblant de ne pas me voir moi-même.
À présent que tout prend sens, qu’un mot reconnaîtrait peut-être ma différence et, de fait, mon existence, jamais je n’ai autant eu envie de vivre… Jamais autant eu envie de rire, aimer, pleurer, parler, danser, jouer, chanter, voyager, rencontrer, crier, sauter, partager…
…et écrire la vie, parce que je suis amoureuse de l’humanité, éperdument amoureuse de l’humanité, de ses forces et de ses tragédies, et que la seule chose qui me manque encore cruellement aujourd’hui, c’est de pouvoir pleinement vivre la mienne…
…Trop peur encore d’un flot d’émotions incontrôlables et inacceptables, d’un rêve de beauté sans réalité, d’une impossible rencontre entre moi et le monde, d’une renaissance déçue… Terrifiée à l’idée d’être obligée de disparaître, une seconde fois. »

Ce livre confirme que la situation française doit changer, qu’il faut former les professionnels et proposer des réponses éducatives adaptées aux personnes avec autisme, et ce pour chaque « niveau » d’autisme, de la déficience au surdouement.

En l’état actuel des choses, nous sommes en train de leur voler leur droit « d’ÊTRE », leur voix, leur avenir et leurs rêves !



LA PRESSE EN PARLE...



02/12/2013 : 

Mon livre cité en référence dans l'ouvrage
"Voyager en pays autiste" du Dr. J.Constant
(avec Atwood et Schopler !)




01/12/2012 : 
Elu "Livre du mois"
par l'IFME (Ecole Sociale de Nimes)

"Livre du mois" 
par l'IFME (Ecole sociale de Nimes)

"Autiste ? Pour nous, l'essentiel est invisible" (Dunod 2012, 162 pages)

"Quand on s'intéresse à l'autisme,
quand on se questionne sur l'autisme,
quand on sait que l'autisme est "grande cause nationale en 2012"
  .... mais qu'on veut en savoir plus;
quand on sort de cours ou l'on a appris non seulement la définition de l'autisme mais aussi les principales manifestations comportementales, les caractéristiques... surprenantes de ce qu'on vous dit être dénommé aussi TED !!!
quand on cottoie en stage des enfants porteurs du "syndrome autistique"
quand leurs référents, éducateurs ou réeducateurs en ont parlé en synthèse ou en réunion d'équipe, 
quand vous avez échangé quelques mots avec leurs parents ou quand ceux ci vous ont parus lointains, fatigués, accablés ce matin là en amenant leur enfant dans l'institution..... Alors lisez : "Autisme ? Pour nous l'essentiel est invisible".

Ce témoignage de la mère de Louis est d'abord bien écrit et se lit donc facilement. 
Il est honnête et sensible et vient faire état du parcours difficile, du chemin plein d'embuches qui jalonne la vie de ces familles.
On ne peut, alors, que trouver nécessaire que l'autisme soit cette année déclaré "cause nationale" car tant de chemin reste à faire . 
Et dans ces pages intenses, il y a des chapitres forts qui  placent, non ! qui déplacent notre regard grâce à des métaphores bien choisies, dictées par des réflexions sensibles, d'un véçu au quotidien. 
On prend conscience par ce témoignage que l'enfant dit "autiste" ne pourra progresser et "sortir" que grace à des "petits riens" sensés et sensibles, répétés jour après jour, avec patience et détermination, par ses éducateurs . 
A bon entendeur!

Brigitte Pin






 22/08/2012
Parution dans les Librairies


07/03/2012
Article Courrier de l'Ouest 
suite à ma conférence




23/09/2012
Article Courrier de l'Ouest



29/09/2012
Rencontre signature 
à la Librairie Contact Angers



17/10/2012
Présentation à l'émission 
"Les maternelles"







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